Depuis plusieurs mois, Chris et moi écoutons pas mal de Therapy? et Ultra Orange, entre autres groupes. Nous nous sommes également équipés de nouveaux multi-effets aux possibilités nombreuses qui ouvrent de nouveaux horizons.
C’est comme ça qu’on se retrouve à cogiter sur un projet de groupe techno-rock, sans clavier ou DJ, où les parties techno seraient exécutées à la guitare ou à la basse.
Comme PKN tourne au ralenti, temporairement privé de batteur, on dispose d’assez de temps libre pour tenter le coup. Chris nous trouve Gaël, un batteur semi-pro qui est intéressé par l’expérience. Assez rapidement, on expérimente sur plusieurs morceaux, alternant les passages rock/metal, les ambiances planantes ou électro et autres. Le trio est pour le moment instrumental, malgré quelques tentatives peu concluantes de Gaël au chant sur Killer Technology.
Début mai, lors du festival de Mignaloux-Beauvoir, nous donnerons notre unique concert, puisque 2 semaines après, Chris m’annonce que Gaël souhaite me virer du groupe, en raison de mon sens du rythme pas très régulier (le comble pour un bassiste) et pour n’être pas aussi rapide qu’il le souhaite.
Ce n’est pas très grave en soi, j’en profite pour mener à bien d’autres projets (organisation de concerts, quelques groupes éphémères… Et recherche de boulot puisque je suis au chômage…).
Et quelques mois plus tard, c’est Chris qui me recontactera pour monter une autre formation : avec Gaël, ils ont fait passer des auditions à plusieurs bassistes nettement plus doués que moi. Sauf que, d’après Chris, côté créativité/compo, c’était zéro. On est donc repartis sur un nouveau projet…
Lorsque nous avons joué pour l’anniversaire de la cafétéria Leclerc à Poitiers avec PKN907, nous étions rémunérés. Problème légal : le directeur de la cafèt’ demandait une facture. Or, nous n’avions aucun statut légal côté musique : ni intermittents, ni salariés de l’entreprise, ni même une entreprise à notre nom. La solution la moins coûteuse : créer une association loi 1901 et se répartir les gains sous le label « défraiement » (pas très légal, mais il y a prescription).
Restait un point : le nom de l’association. J’ai proposé « La banane dans l’oreille », en référence à une vanne stupide : *** Dans la rue, une personne en croise une autre avec une banane dans l’oreille. Elle l’aborde en lui disant « Excusez-moi, mais vous avez une banane dans l’oreille ! » L’autre lui répond : « Désolé, je ne peux pas entendre ce que vous dîtes : j’ai une banane dans l’oreille… » ***
On
a vite abrégé en LBDO…
Cette asso, créée au départ pour répondre à un problème ponctuel, a finalement servi à plusieurs reprises, notamment : * Le Festival de Mignaloux-Beauvoir (cf plus bas) * Plusieurs petits concerts en 1998-99 en partenariat avec l’association Musicampus, dont le point d’orgue a été : * L’organisation d’un podium pour la Fête de la Musique 1999, avec 60.000 F fournis par la Mairie de Poitiers, stands de sandwiches, pizzas et kebab, buvettes, un service de sécurité et une douzaine de groupes (dont mes potes de Sympathy et Pieces of Blues, mon groupe de l’époque (chapitre 12).
En prime, chaque groupe repartira avec un de ses morceaux enregistré de façon professionnelle par Elric (Closedown#2), qui a monté son propre (petit) studio d’enregistrement.
Parenthèse : le (seul et unique à ce jour) Festival de Mignaloux-Beauvoir (Vienne) en 1998
Chris et moi nous sommes mis en tête d’organiser un festival à Mignaloux-Beauvoir, où on réside. Le projet est géré par notre association LBDO.. Pour ça, on a convaincu la mairie de nous laisser utiliser le gymnase comme salle de concert et de nous allouer 15.000 Francs de budget pour la sono et les lumières.
Sur cette journée, à partir de 16 h, plusieurs groupes vont s’enchaîner avant de finir par une soirée techno entre minuit et 2h du matin. Tôt le matin, donc, c’est l’installation de l’infrastructure, montage du podium et des grilles pour les lumières, etc…
Sauf que voilà : tout ce matériel ne se branche pas sur du 220 V, mais en triphasé. On trouve la prise idoine, mais on a pas de câble adéquat : il en faut un d’un certain diamètre pour éviter de risquer le court-circuit, voire l’incendie par surchauffe du câble. On finit par se débrouiller avec les moyens du bord en priant pour que ça tienne et que le câble choisi ne nous laisse pas tomber.
De ce fait, on a pris environ 1 heure de retard sur l’horaire. Puis il faut faire les balances, tester les lights… Bref, à 16 heures, on a beaucoup de retard, mais il faut ouvrir les portes, le public commençant à faire la queue devant le bâtiment. Le retard continuera à s’accumuler puisque des groupes arrivent en retard ou font des rappels non prévus ou encores ont victimes d’incidents, comme celui de Deezaïn (chapitre suivant) : on a à peine joué un morceau que Chris casse une corde. Gaël et moi meublons en impro basse/batterie le temps que Chris change de corde, mais problème : sa guitare est équipée d’un vibrato de type Floyd, qui nécessite des réglages très fins. Il a donc du mal à se réaccorder en urgence. De guerre lasse, il reprend son Epiphone Les Paul, amenée comme guitare de secours, pour la suite de notre prestation. Mais l’incident nous a bien coûté 5-10 minutes de retard.
Enfin,
après la prestation du DJ, il est 2 heures du mat’ : c’est
le moment de tout remballer : instruments, amplis, sono,
lights… C’est à 6h du matin qu’on finira finalement par
aller prendre un repos bien mérité. Il n’y a pas eu à ma
connaissance de suite à cet évènement, alors qu’il y avait
pourtant du potentiel parmi les groupes locaux.
Pour notre
première fête de la musique, on a vu les choses en grand avec 4
prestations réparties sur 2 jours. On entame les hostilités le
20 juin au soir, au Gil Bar, place du Marché, sous une pluie
torrentielle. On se bricole donc un abri de fortune en reliant
quelques parasols par des pinces à linge… et malgré la pluie, le
public est nombreux et très enthousiaste. Ca a été un de nos
meilleurs concerts, bien que Chris et moi, les deux plus grands du
groupe, nous prenions régulièrement des douches : l’eau
s’accumulait dans les rigoles entre les parasols, et chaque fois
que l’un ou l’autre heurtait les parasols de la tête, c’était
un mini-déluge.
C’est en finissant le concert qu’on s’est rendu compte que ça aurait pu très mal se terminer : les multiprises baignaient dans la flotte ! Et j’ai fini cette soirée à 4 h du matin en nettoyant scrupuleusement les guitares et les multi-effets, pour être sûr que tout fonctionnerait bien pour la suite.
Retour au Gil Bar le 21 en début d’après-midi sous un soleil timide : le public est moins énergique que la veille au soir et on a un peu de mal à se remettre dans le bain. A 15 h, on remballe tout dans les voitures pour aller jouer au Montierneuf, encore une fois invités par Syrinx. Mais les places sont chères, on arrive en retard… Pas le temps de faire de balance et l’estrade qui fait office de scène est minuscule. On s’y case tant bien que mal et on repart dès la fin du set pour la dernière prestation de la journée, en face du Prince Noir. L’endroit est très passant, le public est bien sympa, on réserve donc l’endroit pour l’année prochaine… en espérant que Stéphane pourra être de retour parmi nous.
En effet, il
part fin juin pour effectuer son service militaire en Corse. Sans
batteur pour un moment, on finit par poser des petites annonces… et
on trouve Christelle, qui a l’air toute fine et délicate comme ça,
mais a une frappe de bûcheronne sur ses fûts ! Elle reste
quelques mois avec nous, le temps d’apprendre les morceaux et de
faire quelques concerts.
A la même époque, je travaille sur une série de dessins pour des t-shirts (projet qui restera inachevé) et je propose l’un de ces dessins comme mascotte du groupe.
On la retrouvera donc régulièrement sur les affiches précédent nos concerts, affiches que nous partions poser dans les rues de Poitiers, en mode « commando », armés d’un seau de colle artisanale et d’une brosse.
Courant
octobre, je prends un café avec une amie à la cafétéria d’un
centre commercial et, en discutant avec le serveur, celui-ci nous
apprend que la cafétéria va fêter ses 10 ans en novembre et que le
directeur recherche un groupe. Ni une ni deux, j’y vais au culot
et propose PKN.
Problème : JP n’est pas du tout emballé par le projet. Je lui propose d’accepter si j’arrive à doubler la rémunération. Suite à son accord, je rappelle le directeur de la cafétéria (avec des arguments qui me semblaient tenir la route à l’époque, mais me semblent aujourd’hui bien légers), parlant de défraiement, de location de sono et autres supposés frais. Et il accepte donc de doubler notre cachet !
On a donc 3 dates rémunérées pour animer la cafétéria durant la semaine d’anniversaire. Mais évidemment, notre style de musique est peut-être un peu trop énergique pour l’endroit. Pour les deux premières dates, on baisse le son et le tempo, on rajoute des reprises calmes, on essaie de temporiser. Mais pour la dernière, on se lâche : tous nos morceaux dans leur forme d’origine et 2 reprises de Noir Désir (Comme elle vient et Un homme pressé) à plein volume !
A noter que,
pour pouvoir effectuer ces dates, on a dû, pour encaisser nos gains
de façon légale, créer une association loi 1901, nommée « La
banane dans l’oreille » en référence à une blague stupide
et abrégée en LBDO. On en reparlera plus tard.
On enchaîne avec un concert à Bel-Air (Rockabelair), bonne expérience qui nous permettra de faire connaissance avec quelques autres groupes, dont Cracoucass, avec qui le courant passe très bien et dont le style de musique est un peu similaire au nôtre.
C’est après ce concert que Christelle, plus à l’aise en jazz et funk qu’en rock, préfère ne pas continuer l’expérience et PKN se retrouve donc momentanément sans batteur.
Chris et moi profitons donc du manque d’activité de PKN pour concrétiser 2 projets (qui feront l’objet des chapitres suivants).
On continue quand même à répéter dans l’optique du retour de Stéphane et on parvient à assurer quelques concerts, donc le premier (et unique à ce jour) festival de Mignaloux, organisé par notre association. C’est Gaël, le batteur de Deezaïn (voir chapitre suivant) qui assurera l’intérim avec beaucoup d’aisance, puisque Stéphane est toujours au service militaire.
Et puis, en
juin 1998, Stéphane revient quelques jours avant la fête de la
musique, juste assez tôt pour répéter et apprendre l’unique
nouveau morceau composé en son absence, prémonitoirement nommé
« Dissolution ».
Cette
année-là, nous jouerons uniquement devant le Prince Noir, alternant
les sets avec nos potes de Cracoucass qui nous prêtent gentiment
leur petite sono et quelques lumières. Nous nous sommes arrangés
pour que les restaurants juste à côté nous fournissent les repas
et pour que le Prince Noir nous fournisse les bières.
Ce carrefour,
au croisement de 4 rues piétonnes, est évidemment pas mal
fréquenté, et le public ne tarde pas à s’étoffer, au point que
les rues adjacentes sont bouchées. On alterne les sets avec
Cracoucass jusqu’au soir, avant de remballer, tout en discutant des
possibilités de répètes pour cet été.
Note concernant Dissolution : je ne sais plus où a été enregistrée cette version. Sans doute à Rockabelair ou au Festival de Mignaloux, mais en tout cas, pas au Confort Moderne (le son est différent), ni avec Stéphane (la frappe à la batterie est différente également).
C’est à ce
moment-là que JP nous annonce qu’il ne continuera pas l’aventure :
il aime beaucoup chanter et composer, le groupe lui convient bien,
mais sa passion, c’est le théâtre et il part dans une autre
région pour poursuivre ses études dans cette voie. C’est donc
la fin de PKN 907 : sans son chanteur et parolier, difficile de
continuer le groupe…
Vous pouvez retrouver, en plus de la mascotte de PKN907, certains de mes autres dessins sur RedBubble (je travaille à la remplir, notamment en ajoutant d’autres versions de ces dessins).
Il se trouve que, après que j’ai quitté Sympathy, un ami de longue date, Chris, m’a rappelé qu’on avait pour projet de monter une formation ensemble. On en avait pas mal parlé depuis plusieurs années, mais j’étais toujours occupé avec 2-3 groupes en même temps. Du coup, là, j’ai du temps, et Stéphane est OK pour prendre en charge un nouveau groupe en plus de NightSpirits. On rencontre alors Bruno, guitariste saltimbanque et choriste, qui nous amène JP, chanteur (et guitariste à ses heures perdues).
Et on a une influence commune, à savoir le dernier album de Noir Désir,« 666.667 Club », paru récemment. JP en est particulièrement fan, et, coïncidence, sa voix évoquait fortement celle de Bertrand Cantat. Chacun des membres du groupe a cependant d’autres influences plus disparates, qui contribueront à ne pas faire de nous un Noir Désir bis.
Au sujet du
nom du groupe : on a aligné plusieurs dizaines de propositions
(dont certaines bien loufoques) jusqu’à ce que Harry, le labrador
de Stéphane, vienne nous tenir compagnie. Sur une de ses oreilles
était tatoué son numéro SPA : PKN 907. Adopté à l’unanimité
comme nom de groupe, au point qu’on en a fait un morceau à part
entière !
Le processus de composition reste assez classique : l’un de nous arrive avec un riff de guitare ou une ligne de basse ou bien une mélodie pour JP, et on bâtit autour de tout ça, en même temps que JP écrit les paroles. Ce qui fait qu’on arrive assez rapidement à 6-7 morceaux allant de la pop au rock plus ou moins musclé, complétés d’une paire de reprises de Noir Désir (Comme Elle Vient et L’Homme Pressé).
Un des morceaux les plus « prenants » était « Jouez ! », sur un riff de Chris, riff tellement puissant qu’on a créé le morceau autour. Les morceaux suivants (Discover, Marinero…) montreront qu’on commence à digérer nos influences et à affirmer notre propre style.
On a donc pu commencer les concerts très rapidement. 28 janvier 1997, c’est le Café d’en Face, 3 mois après les débuts du groupe. Et on rempile début février, en remplacement de Nightspirits (cf chapitre 8) qui vient de se séparer.
En mai, un ami qui prend des cours de guitare à l’école de musique Syrinx (cf chapitre 5 : Closedown) nous propose de jouer au Confort Moderne : Syrinx y organise une soirée et un de leurs groupes n’est pas prêt, ce qu’il fait qu’il y a un créneau de 45 minutes de libre. Ca nous met un peu la pression : jouer dans la grande salle du Confort n’est pas donné à tout le monde et nous n’avons que 7 mois de formation et 3-4 concerts derrière nous. Au final, tout s’est très bien passé et on a évidemment signé le mur des loges du nom du groupe, comme tous ceux qui nous avaient précédé. Le seul incident, c’est que Bruno a réussi à casser 3 cordes de sa guitare en moins de 45 minutes (il a donc fini désaccordé et avec seulement 3 cordes, n’ayant pas de guitare de rechange) !
Le 1er juin, on retrouve les Fralés, un groupe de Syrinx assez déjanté et les jazzeux de Good Gift pour un concert à la base de loisirs de Saint-Cyr, en soutien de l’association Un hôpital pour les enfants. Il fait un vent à décorner les bœufs, la scène est grande, mais pas abritée, et la sono se résume à 2 pauvres enceintes de 150-200 W.
Devant ces conditions spartiates, Chris refuse purement et simplement de jouer. Donc, réunion de crise en urgence avec le reste du groupe, en triant les morceaux qu’on peut jouer sans lui, Bruno et moi improvisant quelques chorus comme on peut pour remplacer les soli.
On démarre donc en quatuor, jusqu’à ce qu’on arrive à « Jouez ! », pour lequel on a absolument besoin de Chris,. JP s’adresse alors au public : « On a besoin de notre guitariste solo, vous voulez bien l’appeler avec nous ? » Et les quelques 200 personnes présentes de crier « Chris, Chris » pendant plusieurs minutes… jusqu’à ce que, finalement, l’intéressé daigne nous rejoindre sur scène. Pour se venger, il entame « Jouez ! » à un tempo infernal !
Je connaissais Eric et Kiki depuis le lycée, mais je n’ai découvert qu’il y a quelques mois le talent de Kiki à la gratte (cf chapitre 7). Et, en ce soir de février 96, j’apprends qu’Eric jouait de l’orgue d’église il y a une dizaine d’années.
On s’essaie donc à jouer ensemble, en trio gratte/clavier/basse, avec la BAR (boîte à rythmes) du synthé en guise de batteur et le résultat nous plaît assez pour envisager de monter notre propre groupe. On a entre autres jeté les bases de ce qui deviendra “Humphrey” plus tard.
Je rameute Stéphane (chapitre 7 également) à la batterie et une amie d’amie nous amène Anne-Bérangère, dite « BB », au chant. Elle manquait d’expérience, du haut de ses 18 ans (nous en avions entre 23 et 25), mais elle était pleine de bonne volonté.
On
commence donc les répètes, chez Stéphane quand il fait trop chaud
ou trop froid dans le préfabriqué de l’oncle de Kiki (cf Chapitre
7), gentiment soutenus par notre équipe de fêtards d’alors (une
dizaine de personnes se connaissant depuis le lycée ou la fac). L’un
d’eux, Yannick, s’est occupé de nous fournir la majorité des
textes, basés sur des faits réels (Frontal, Cocktail Cimetière),
une affiche qui ornait un des murs de mon appart’ (Cat out of hell)
ou encore une blague stupide (Humphrey).
On passe l’épreuve du feu (première scène) à la Fête de la Musique, puis 2 jours après pour une fête privée d’une quarantaine de personnes (la tête d’affiche est mon autre groupe Sympathy), où le public ne prête qu’une oreille discrète à nos premières performances, mais l’expérience de jouer en public a beaucoup plu aux “novices” du groupe.
Au cours de l’été, Cyril, un de nos fêtards, rejoint le groupe comme guitariste rythmique. Notre concert suivant est aussi en première partie de Sympathy, en octobre au Mik’Ado de Beaulieu. C’est également mon dernier concert avec Sympathy.
Les membres de NightSpirits sont un peu stressés (voire très stressés pour certains). On prend donc l’apéro sur le parking, histoire de se détendre un peu et… le concert se passe sans problème, si je me rappelle bien. Mais ce sera le dernier, même si on ne le sait pas encore.
Un autre concert est en effet prévu au Café d’en Face pour Mardi Gras en février, mais le groupe a implosé deux semaines avant en raison de diverses tensions, qui ont culminé lors d’une soirée dans un bar de Poitiers. Il faut dire que je prenais la musique sans doute trop au sérieux à l’époque, alors que le reste du groupe voyait ça comme un agréable loisir. Du coup, j’ai bien peur d’avoir été l’artisan involontaire de la fin de NightSpirits.
Curieusement, le groupe de fêtards, lui, a survécu à cette parenthèse musicale 😀
En parallèle
de Sympathy et Closedown, j’ai monté plusieurs side-projects avec
d’autres musiciens. Ces groupe ont duré de 1 à 3 mois, rarement
plus longtemps, mais ont parfois été à la base de formations plus
« consistantes » par la suite, au gré des rencontres et
des goûts musicaux.
Yog
Sothtoh #1
06/1995 – 06/1995 : Yog Sothoth #1
(Thrash FM)
Cette première version de Yog Sothoth se compose de Pablo (de Closedown) à la batterie, JC (de Sympathy) au chant et Christophe « Kiki », un ami du lycée dont j’ai découvert qu’il se débrouillait bien à la gratte électrique. Fan de Satriani et Metallica, il repiquait quelques-uns de leurs plans et soli avec une belle maîtrise. En plus de ça, son oncle mettait à notre disposition une salle de répète, sous forme d’un bâtiment en préfabriqué en banlieue de Poitiers, dont le seul défaut, en été, était de devenir une véritable étuve, faute de climatisation. Et un frigo en hiver pour la même raison.
Ce combo n’a duré que 3-4 semaines, avec 3 compos à la clé, JC et Pablo étant trop investis dans leurs groupes respectifs. Et puis, le courant ne passait pas très bien entre Kiki, métalleux pur et dur, et JC, plus jeune et plus punk/noisy.
C’est une copine, Sophie, qui prenait des cours de guitare à Syrinx, qui m’a proposé de créer cette formation, avec Vincent, batteur des Fralés (autre groupe de Syrinx avec lesquels on a partagé la scène une paire de fois par la suite) et Lili, une jeune marginale dotée d’une voix naturellement mélodieuse.
2-3 compos ont vu le jour, essentiellement pop-folk, genre de musique assez peu pratiqué par les ¾ du groupe (Les Fralés reprenaient à la sauce punk-rock des génériques TV, Sophie faisait plutôt du metal et j’évoluais à l’époque entre Closedown et Sympathy).
Là aussi, l’expérience n’a pas duré, en raison du peu de disponibilité de Vincent et du côté imprévisible de Lili, pas toujours facile à contacter.
Atmân
08/1995 – 11/1995 : Atmân (Pop
Acoustique)
Exit Vincent,
bonjour Julie, qui joue du djembé. Et Sophie a laissé tomber sa
guitare électrique pour ce projet pour passer à l’acoustique. Il
n’y a donc plus que moi qui joue d’un instrument électrique.
J’aurais bien aimé passé à la basse acoustique ou carrément à la
contrebasse (rêve réalisé 20 ans plus tard), mais pas le budget de
mes ambitions.
L’essentiel du travail de composition avec
cette formation s’est déroulé sur une dizaine de jours en août.
Les parents de Sophie ayant mis à notre disposition leur résidence
de campagne, à quelques dizaines de km de Poitiers, on a pu y
composer sans contraintes pendant une partie des vacances d’été.
Après quoi,
Lili disparût complètement de la circulation pendant plusieurs
mois, entraînant de fait la fin du groupe.
Yog
Sothtoh #2
11/1995 – 01/1996 : Yog Sothoth #2
(Thrash Metal)
Sachant que Sophie est surtout métalleuse à la base et se débrouille bien à la gratte, je me suis demandé ce que donnerait le duo Sophie/Kiki dans une nouvelle formation Metal. Je trouve un batteur en la personne de Stéphane et c’est parti.
Quelques bonnes idées de compos sont au rendez-vous, mais le courant ne passe pas très bien entre les deux guitaristes, d’où un avortement prématuré du projet.
En revanche, Stéphane se révèle être un batteur de bon niveau, bien stylé rock. C’est donc à lui que j’ai pensé quelques semaines plus tard pour le projet suivant.
En parallèle de Closedown, en pleine période Nirvana, JC, un copain de mon frère BenJ, m’a proposé de monter un trio punk-rock. Il avait déjà un batteur, Thomas, qui assurait aussi les chœurs. On a donc commencé à composer, essentiellement sur la base des riffs de JC, en répétant chez Thomas, dont le garage chauffé était largement assez spacieux.
On a eu assez rapidement un petit répertoire, augmenté d’une paire de reprises, le classique Purple Haze (Hendrix) et le moins classique Tourrete’s (Nirvana), on a donc pu commencer à chercher des concerts. Et on a fait très fort pour le premier, puisqu’on a été sélectionné pour la scène ouverte du Printemps de Bourges 1995. Seul problème : Thomas n’avait pas pu venir, ses parents veillant à ce que la musique ne prenne pas le pas sur les études. Du coup, c’est Pablo qui a assuré la batterie, puisque Closedown était aussi à Bourges cette année-là.
Puis on a enchaîné : Fête de la Musique, Confort Moderne, Café d’en Face… Tout en continuant à composer. Le rythme de composition de JC était assez rapide, mais les morceaux étaient souvent basiques (et rapides eux aussi), En même temps, c’est aussi le style qui veut ça ! Je leur ai proposé au passge le riff qui a servi de base à Face (de Closedown), qui est devenu «Wake Up » 🙂
Au Confort
Moderne, JC et Thomas, alors qu’on prenait un verre avant de jouer,
histoire de ne pas trop avoir le trac, se sont pointés avec les
cheveux teintés en vert (JC) et bleu (Thomas). Devant mon refus de
les imiter, ils m’ont chopé pour passer ma chevelure aux teintures
jaune et verte ! En descendant de scène, après le dernier
rappel, j’entends un « clang » : la partie
supérieure de la mécanique de Sol de ma basse venait de céder et
de tomber sur une cymbale ! J’ai donc dû remplacer les
mécaniques* Yamaha de ma basse (tout le reste est d’origine) par des
Gotoh, les Yamaha étant très chères et difficilement trouvables à
Poitiers en 1995.
On a
également profité du garage de Thomas pour enregistrer une maquette
6 titres, 4 étant enregistrés sur place et 2 provenant d’un
enregistrement sur la console façade** du Confort Moderne.
Au cours des
mois suivants, JC et Thomas veulent travailler un côté plus
« noisy/hardcore », alors que j’aspire plutôt à un
rock plus subtil, moins bourrin et plus mélodique. On décide
alors ensemble de se séparer après un dernier concert qui aura lieu
au Mik’Ado à Beaulieu. Et en première partie, ce sera mon autre
groupe NightSpirits, monté en février 96, qui fera son premier
concert officiel.
Nous sommes cependant restés en bons termes. Je les ai d’ailleurs invités sur plusieurs évènements et concerts que j’ai organisé par la suite, puisque, désormais en quatuor, ils ont continué à jouer et ont enregistré plusieurs démos, au moins jusqu’au tout début des années 2000. Leur ancien site Web est d’ailleurs toujours en ligne.
Notes pour les non-musiciens : * Les mécaniques d’accordage sont situées sur la tête d’un instrument à cordes
** Lors de la plupart des concerts il y a une table de mixage (console) pour les enceintes en face du public (façade) et une autre pour les retours (enceintes sur scène pour les musiciens), Le son de la console retours est différent de la façade puisque chaque musicien voudra entendre certains instruments plus que d’autres. Exemple : en tant que bassiste, j’ai besoin d’entendre surtout la batterie (pour le rythme) et la voix. Les guitares (rythmique et solo) seront alors en retrait sur mon retour.
Durant l’automne 95, nous nous rendons compte que notre dernier morceau, Alone, n’a vraiment rien à voir avec le reste de notre répertoire.
On a l’impression que le groupe arrive à une sorte de maturité après avoir assimilé ses influences. Nous décidons de repartir de zéro dans cette nouvelle direction (on a mis plus de 15 morceaux originaux à la poubelle au passage). On conserve cependant les anciens morceaux temporairement pour assurer les concerts. A la même époque, je soumets au groupe une ligne de basse qui me semble intéressante, mais Elric trouve qu’elle ressemble trop à celle d’un groupe connu (je ne me rappelle plus aujourd’hui du morceau en question). Nous la retravaillons ensemble et elle aboutit au morceau Face, qui figurera sur la maquette finale.
Mais je garde le riff initial, il resservira à plusieurs occasions.
En décembre,
on décide de participer au Téléthon : la mairie nous met à
disposition une scène sur la Place d’Armes, avec sono et tente
chauffée. Du moins, c’est ce qu’ils disent. Je soumets
également l’idée à Sympathy, ce qui fait qu’on se partagera la
scène, alternant 1 heure de Closedown, 1 heure de Sympathy, chaque
groupe jouant 3 heures le samedi et 3 heures le dimanche (soit 12
heures sur le WE pour ma pomme, vu que je suis bassiste dans les deux
formations).
Le samedi, on
se pointe pour découvrir une scène à peine assez grande pour un
groupe avec son matériel, 2 pauvres enceintes de 200 W qui suffiront
pour le chant… et aucun abri chauffé. On se lance quand même, sous un ciel couvert, par -2 °C : il y avait du givre sur les cordes de nos instruments. Cela dit, après 10 minutes de jeu, ça pouvait aller, impression de chaleur renforcée par la bouteille de whisky qui passait de l’un à l’autre entre les morceaux.
Enfin, le
dimanche vers 18h, on remballe tout notre matériel. Voyant cela, les
pompiers, qui avaient installé une permanence juste à côté, nous
proposent de prendre l’apéro avec eux. Je ne sais plus à
quelle heure et dans quel état on est rentrés, mais aucun de nous
n’était plus vraiment sobre !
Au cours des
premiers mois de 1996, on peaufine nos nouvelles compos en vue
d’enregistrer une nouvelle maquette qu’on enverra aux maisons de
disques en espérant une réponse positive. C’est au cours du
mois de mai qu’on va squatter, 3 jours durant, une des salles de
répètes du Confort Moderne (on ne répète plus à Syrinx depuis
quelques mois). Cette fois-ci, on a fait les choses en grand :
location d’une console de mixage digne de ce nom et Elric nous
fournit les micros : il a commencé à s’équiper pour sa
future activité d’ingénieur du son.
A raison de neuf heures par jour, pendant ces 3 jours, non seulement on enregistre plusieurs versions de chacun des 5 nouveaux morceaux, mais on trouve le moyen d’en composer un 6ème, The End?, pas tout-à-fait au point, mais qui est bien dans la ligne du reste, ce qui fait que, malgré les quelques erreurs et sa durée très limitée, on l’inclut quand même dans la maquette.
Après quoi Elric s’est attaqué au travail de post-production pour nettoyer tout ça, sélectionner les meilleures versions de chaque morceau, puis rassembler le tout sur des K7 de qualité. Pendant ce temps, Phil et moi planchions sur la lettre qui allait accompagner chaque K7 à destination des maisons de disques. Notre copain Xavier (voir chapitre 1 : Les Ganjas) a réalisé également plusieurs essais de jaquette, utilisant pour cela ma basse, du papier alu et diverses sources de lumière. Et à la fin de l’été, nous disposions enfin du produit final.
Pour la Fête de la Musique, notre lieu habituel n’étant plus disponible (on s’y est pris trop tard pour réserver l’emplacement de La Royale), on a opté pour plusieurs concerts dans les lieux différents dont certains en commun avec Sympathy, mon autre formation (cf chapitre suivant). Par contre, côté logistique, c’était une autre paire de manches, même si nous étions motorisés, puisque nous trimballions le matériel d’un endroit à un autre à chaque fois.
Un autre évènement marquant a eu lieu cet été 1996 : Phil s’est marié. Je crois que c’est aussi cela qui, dans une certaine mesure, a signé la fin du groupe : Phil, étudiant sans grand succès depuis plusieurs années, avait pris la décision de s’engager dans la gendarmerie et donc d’abandonner la musique, puisqu’il ne savait pas où il serait affecté, ni s’il aurait assez de temps libre. Sauf, bien entendu, si nous recevions une réponse positive d’une maison de disques !
De fait, il y a eu peu de répètes et pas de concerts lors des derniers mois de cette année. Il y a eu par contre les réponses des maisons de disques : toutes négatives. Si bien qu’en mars 1997, on s’est retrouvés attablés à l’Indian’s Café, à Poitiers, à l’initiative de Phil, qui nous a annoncé ce qu’on savait déjà, à savoir qu’il quittait le groupe et la musique.
On avait bien entendu envisagé de continuer sans lui, mais ce n’était pas possible : outre le fait qu’il était un compositeur prolifique, il était d’une certaine façon l’âme du groupe. Ca a été un coup dur pour tout le monde, encore plus pour Pablo, qui se retrouvait sans groupe, les Chester Players s’étant séparés quelques mois plus tôt. Elric avait monté plusieurs mois auparavant Stay Wasted, un groupe punk-rock. Quant à moi, si je n’avais plus Sympathy (cf chapitre suivant), j’avais NightSpirits, un groupe de pop-rock et j’étais en train de monter PKN907, une formation rock avec un bon potentiel.
A noter qu’aujourd’hui encore, nous restons très fiers du travail accompli avec Closedown, on en parle de temps en temps sur Facebook avec Elric, Pablo et quelques autres amis musiciens de l’époque. Closedown est resté une étape majeure dans la vie musicale de chacun des membres du groupe.
Au printemps 1994, je fais mes études à l’IUT de Bourges, et j’en profite pour proposer, pour les 20 ans de l’IUT, les groupes poitevins Closedown (qui s’appelait alors Yog-Sothoth), The Chesterplayers (ex-Chess Players, avec Pablo à la batterie) et Stay Wasted, le second groupe d’Elric. Et le jeudi 5 mai au soir, la cafèt de la Cité U, bondée, résonne des heures durant de la musique des 3 groupes.
Juin 1994 :
Fête de la Musique, toujours devant la pizzéria La Royale. Là
aussi, 200-250 personnes attroupées au plus fort de la soirée, qui
prendra fin vers 1h30, à la demande amicale de la police (si, si,
ils ont été sympas).
Eté 94 : avec l’aide d’Aurélien, un des copains qui assistent parfois aux répètes, on décide d’enregistrer une maquette de la meilleure qualité possible avec nos faibles moyens. Aller en studio étant hors de budget, Aurélien nous trouve une salle où on pourra installer tout le matériel et s’enregistrer pendant plusieurs jours. On a récupéré auprès des potes musiciens tout un tas de micros de qualité variable (souvent bas de gamme) et Elric (qui ouvrira quelques années plus tard son propre studio et s’intéresse déjà à la prise de son et au mixage) s’occupe de répartir tout ça entre les éléments dont nous disposons, à savoir une « mixette » 6 pistes (1 volume/piste, volume et tonalité générale) et une mini-console 4 pistes, ce qui fait un total de 9 pistes, puisqu’il faudra envoyer la mixette dans la 4 pistes.
Si mes souvenirs sont bons, on avait 5 micros pour la batterie, 1 pour la basse, le tout envoyé sur la mixette, dont les 3 pistes restantes étaient pour les 2 guitares et le chant. On enregistrait le résultat sur cassette DAT, dont Aurélien nous faisait des sorties sur K7 audio. Là encore, la qualité est largement perfectible.
Courant 95,
on enchaîne plusieurs petits concerts sur Poitiers : Caveau
sous Blossac, Café d’en Face, Boléro…
Au printemps
95, on repart pour le Printemps de Bourges : il y a des
emplacements libres pour les musiciens qui le souhaitent, fournis par
la mairie. Je ne me rappelle plus aujourd’hui comment on s’était
arrangés pour l’hébergement, mais je sais qu’on s’inquiétait,
le samedi midi, de ne pas avoir des nouvelles de Phil et de son
frère, arrivés la veille comme nous. On les a récupérés dans
un état assez lamentable, après une nuit blanche passé à boire de
la tequila avec des inconnus rencontrés par hasard. Inutile de
dire que ça n’a pas été une prestation mémorable !
On enchaîne quelques semaines après en apéro-concert au Confort Moderne. Les apéro-concerts se déroulaient en fin d’après-midi/début de soirée dans la salle du bar, avec juste quelques spots et une petite sono, les conditions minimales pour jouer. Cette fois-ci, Phil est en avance, Par contre, Elric est en retard. L’heure avance et on doit commencer les balances, mais toujours pas d’Elric. On finit juste d’installer notre matériel, quand il débarque enfin, arborant une chevelure rouge vif (c’était plutôt rare à l’époque) !
Il balance sa veste en jean au hasard derrière la scène et nous rejoint pour finir les balances. On attaque notre set-list, puis, au cours du troisième morceau, voyant de la fumée se répandre sur scène, on se dit qu’ils ont finalement mis en marche une machine à fumée. C’est là qu’on voit 2 gars se ruer backstage avec un extincteur…
En fait, la veste d’Elric avait atterri sur un spot de 1000 W. Et ça, ça chauffe beaucoup ! Il en a été quitte pour récupérer sa veste avec un trou d’une trentaine de centimètres dans le dos.
Pour ce concert, j’avais emprunté à un copain son ampli (le même que le mien), pour disposer de plus de puissance. Mais à la fin d’un morceau, une personne du public me lance « Hey, le bassiste, y a ton ampli qui s’est cassé la gueule ! ». De fait, en raison des vibrations de la scène, l’ampli de mon pote a chuté d’un bon mètre. Je m’étais engagé à payer les réparations si nécessaire, mais après quelques tests, il m’a assuré que curieusement, son ampli fonctionnait encore mieux qu’avant !
Juin 1995 : pour cette troisième Fête de la Musique, on est encore à la Royale. Mais c’est un peu plus compliqué pour moi cette fois-ci, puisque j’ai rejoint en février un trio punk-rock du nom de Sympathy, avec qui on joue Place Charles VII dans l’après-midi.
Ce n’est que vers 18h que je remballe mon matos pour rejoindre la pizzéria La Royale, Place du Marché, où Pablo et Elric ont commencé à s’installer. Pas de trace de Phil, qui était en vacances avec des potes. Il finit par pointer son nez à 18h30 en tenue de plage dans une voiture bondée et nous lance qu’il file se changer et prendre son matériel.
Ce sera notre dernière Fête de la Musique avec La Royale : en 1996, on s’y est pris trop tard pour réserver l’emplacement et un autre groupe nous avait devancé.
Notes : – Ce chapitre étant plutôt long (il couvre quasiment 4 ans !), je l’ai découpé en 3 parties correspondant à l’évolution du groupe. – Avant de trouver son nom définitif, le groupe a joué sous les noms de Yog-Sothoth, Blow Your Mind et Clever Pigs. Ce n’est qu’en 1995 que nous avons opté pour Closedown, du nom d’un morceau de The Cure. On trouvera donc parfois mention de l’un ou l’autre de ces noms.
Mise à jour
Depuis l’écriture des ces posts, Elric, Pablo et moi avons pris le temps de nettoyer et remasteriser nos enregistrements de l’époque et de réaliser un clips pour chacune de nos compos. L’histoire du groupe a été également revisitée par nous 3 (et donc, le point de vue n’est plus seulement le mien). L’ensemble est disponible sur un site dédié : closedown.fr J’ai cependant remplacé les clips précédemment réalisés par les nouvelles versions.
***
Les débuts
C’est donc durant la journée du 20 juin 1993 que le line-up définitif de Closedown répète pour la première fois, toujours à Syrinx et met au point 5 morceaux complets plus les ébauches d’un 6ème, 2 morceaux étant signés par Elric. Ce dernier est un bon atout pour le groupe, il apporte une énergie et un sens de la mélodie qui nous faisait jusqu’alors défaut. Autre point positif (pour moi) : il joue rarement en son clair 😀
L’alchimie fonctionne bien, malgré nos influences et personnalités diverses, puisqu’à l’époque, les profils étaient les suivants : Phil : cold wave, punk Manu : hard rock 80’s/90’s, cold wave Pablo : rock 70’s, hard rock, blues (il ajoutera le thrash et le metal par la suite) Elric : punk, hardcore
Le 21 juin, nous nous installons à côté de la pizzéria La Royale, Place du Marché. La pizzéria nous fournit courant, pizzas et boissons en échange de l’animation. Et ça fonctionne très bien, au point que les voitures peinent à circuler, tellement le public est dense. A 17 heures, Pablo et moi nous absentons 1 heure pour honorer le concert des Chess Players, puis revenons pour continuer avec Closedown le reste de la soirée.
Vers 22 heures, le gérant de la pizzéria évalue la foule à environ 150-200 personnes, mais doit fermer.
Il nous laisse le choix entre nous arrêter et aller finir la soirée avec lui et son équipe, (pizzas à gogo) ou nous laisser le courant pour continuer à jouer, cette dernière proposition étant largement approuvée par le groupe (et le public).
C’est donc à 2
heures du matin, à moitié sourds, épuisés et les doigts en sang que nous
décidons de plier bagages.
A la rentrée 1993, on reprend nos répètes hebdomadaires dans les locaux de
l’école de musique Syrinx, dans le but d’étoffer notre répertoire.
A ce sujet,
nous étions présents, Phil et moi, à la rentrée officielle de Syrinx. Il
discute avec un gars qui semble s’intéresser au fait qu’on vienne régulièrement
répéter ici alors qu’il ne nous a jamais vu.
Phil lui répond qu’on ne s’est jamais inscrits et qu’on vient donc en douce,
mais « il ne faut évidemment le dire à personne. »
Le gars lui répond : « Permettez-moi de me présenter : je suis
le directeur de Syrinx ! »
Heureusement, il a été sympa et nous a juste demandé de payer la cotisation de
300 Francs pour pouvoir bénéficier des salles. Ce qu’on a fait volontiers cette
année-là. Les années suivantes, par contre, on a « un peu oublié »…
En novembre, on dispose déjà d’une dizaine de morceaux complets. On a enregistré un semblant de maquette avec les moyens du bord (prise directe sur le magnétophone…) pour pouvoir essayer de trouver des concerts. On expérimente un peu aussi, avec une parodie punk-rock de l’Île aux enfants, un morceau un peu typé “indus”, un autre genre techno-rock… Tous ces morceaux partiront à la poubelle à la maquette suivante (mais je les ai encore sur disque dur :D).
En novembre également, on se fait inviter, un peu par hasard, dans ce qu’on nous présente comme un « festival metal » dans une auberge paumée de la campagne poitevine. On entasse donc matériel et musiciens dans la 205 de Phil et la Citroën Visa d’Elric… Et on se perd évidemment. Phil et moi nous arrêtons à un croisement pour faire le point. Elric et Pablo, qui nous suivent de près, se font surprendre et manquent d’emplafonner la 205, à l’arrière de laquelle étaient toutes les guitares…
On arrive finalement au lieu prévu, pour se rendre compte qu’on passera en première partie de 2 groupes de métalleux dans la quarantaine. Mais il y avait une bonne ambiance tout de même entre tous ces musiciens, y compris pendant le dîner pré-concert.
Cependant, on ne peut pas dire que ça ait été une prestation d’anthologie : 12 personnes au début de notre prestation, 2 à la fin, dont une jeune femme ivre qui a passé 40 minutes à répéter à Phil « Elle est belle, ta guitare » (et de surcroit toute neuve : il venait de s’acheter une Epiphone Les Paul pour remplacer sa Stanbury).
En avril, Radio Pulsar, une radio locale, nous interviewe en soirée. Au cours de l’heure d’émission, l’animateur passera 3 de nos morceaux sur les ondes ainsi que quelques morceaux des groupes qui nous ont influencés.
Il reçoit au cours de l’interview une dépêche de l’AFP qui annonce la mort de Kurt Cobain, le leader de Nirvana. Dans le studio, personne n’ose y croire… et pourtant, il faudra se rendre à l’évidence. On a probablement été, à notre insu, parmi les premières personnes en France à apprendre la nouvelle. L’animateur conclut l’interview sur un dernier morceau de notre groupe et termine par « Voilà, c’était [nom du morceau], extrait du premier album de Yog-Sothoth*, disponible chez tous les disquaires de Poitiers. » On n’a même pas eu le temps de lui faire rectifier, vu qu’on avait pas encore enregistré d’album, qu’on était déjà hors-antenne. Si bien qu’en revenant à la salle de répète ce soir-là, où nous attendaient quelques potes qui avaient écouté l’interview, tout le monde nous a demandé où on pouvait trouver notre album !
Notes : – je dois avoir une copie K7 de l’interview en question, mais je ne l’ai pas encore numérisée. Je ne sais donc plus quels sont les morceaux qui sont passés à l’antenne. – D’autre part, tous les morceaux originaux du groupe sont désormais disponibles sur la chaîne Youtube dédiée.