Au printemps 1994, je fais mes études à l’IUT de Bourges, et j’en profite pour proposer, pour les 20 ans de l’IUT, les groupes poitevins Closedown (qui s’appelait alors Yog-Sothoth), The Chesterplayers (ex-Chess Players, avec Pablo à la batterie) et Stay Wasted, le second groupe d’Elric.
Et le jeudi 5 mai au soir, la cafèt de la Cité U, bondée, résonne des heures durant de la musique des 3 groupes.
Juin 1994 : Fête de la Musique, toujours devant la pizzéria La Royale. Là aussi, 200-250 personnes attroupées au plus fort de la soirée, qui prendra fin vers 1h30, à la demande amicale de la police (si, si, ils ont été sympas).
Eté 94 : avec l’aide d’Aurélien, un des copains qui assistent parfois aux répètes, on décide d’enregistrer une maquette de la meilleure qualité possible avec nos faibles moyens.
Aller en studio étant hors de budget, Aurélien nous trouve une salle où on pourra installer tout le matériel et s’enregistrer pendant plusieurs jours.
On a récupéré auprès des potes musiciens tout un tas de micros de qualité variable (souvent bas de gamme) et Elric (qui ouvrira quelques années plus tard son propre studio et s’intéresse déjà à la prise de son et au mixage) s’occupe de répartir tout ça entre les éléments dont nous disposons, à savoir une « mixette » 6 pistes (1 volume/piste, volume et tonalité générale) et une mini-console 4 pistes, ce qui fait un total de 9 pistes, puisqu’il faudra envoyer la mixette dans la 4 pistes.
Si mes souvenirs sont bons, on avait 5 micros pour la batterie, 1 pour la basse, le tout envoyé sur la mixette, dont les 3 pistes restantes étaient pour les 2 guitares et le chant.
On enregistrait le résultat sur cassette DAT, dont Aurélien nous faisait des sorties sur K7 audio.
Là encore, la qualité est largement perfectible.
Courant 95, on enchaîne plusieurs petits concerts sur Poitiers : Caveau sous Blossac, Café d’en Face, Boléro…
Au printemps
95, on repart pour le Printemps de Bourges : il y a des
emplacements libres pour les musiciens qui le souhaitent, fournis par
la mairie. Je ne me rappelle plus aujourd’hui comment on s’était
arrangés pour l’hébergement, mais je sais qu’on s’inquiétait,
le samedi midi, de ne pas avoir des nouvelles de Phil et de son
frère, arrivés la veille comme nous.
On les a récupérés dans
un état assez lamentable, après une nuit blanche passé à boire de
la tequila avec des inconnus rencontrés par hasard.
Inutile de
dire que ça n’a pas été une prestation mémorable !
On enchaîne quelques semaines après en apéro-concert au Confort Moderne. Les apéro-concerts se déroulaient en fin d’après-midi/début de soirée dans la salle du bar, avec juste quelques spots et une petite sono, les conditions minimales pour jouer.
Cette fois-ci, Phil est en avance, Par contre, Elric est en retard. L’heure avance et on doit commencer les balances, mais toujours pas d’Elric.
On finit juste d’installer notre matériel, quand il débarque enfin, arborant une chevelure rouge vif (c’était plutôt rare à l’époque) !
Il balance sa veste en jean au hasard derrière la scène et nous rejoint pour finir les balances.
On attaque notre set-list, puis, au cours du troisième morceau, voyant de la fumée se répandre sur scène, on se dit qu’ils ont finalement mis en marche une machine à fumée.
C’est là qu’on voit 2 gars se ruer backstage avec un extincteur…
En fait, la veste d’Elric avait atterri sur un spot de 1000 W. Et ça, ça chauffe beaucoup !
Il en a été quitte pour récupérer sa veste avec un trou d’une trentaine de centimètres dans le dos.
Pour ce concert, j’avais emprunté à un copain son ampli (le même que le mien), pour disposer de plus de puissance. Mais à la fin d’un morceau, une personne du public me lance « Hey, le bassiste, y a ton ampli qui s’est cassé la gueule ! ».
De fait, en raison des vibrations de la scène, l’ampli de mon pote a chuté d’un bon mètre.
Je m’étais engagé à payer les réparations si nécessaire, mais après quelques tests, il m’a assuré que curieusement, son ampli fonctionnait encore mieux qu’avant !
Juin 1995 : pour cette troisième Fête de la Musique, on est encore à la Royale. Mais c’est un peu plus compliqué pour moi cette fois-ci, puisque j’ai rejoint en février un trio punk-rock du nom de Sympathy, avec qui on joue Place Charles VII dans l’après-midi.
Ce n’est que vers 18h que je remballe mon matos pour rejoindre la pizzéria La Royale, Place du Marché, où Pablo et Elric ont commencé à s’installer. Pas de trace de Phil, qui était en vacances avec des potes. Il finit par pointer son nez à 18h30 en tenue de plage dans une voiture bondée et nous lance qu’il file se changer et prendre son matériel.
Ce sera notre dernière Fête de la Musique avec La Royale : en 1996, on s’y est pris trop tard pour réserver l’emplacement et un autre groupe nous avait devancé.