Cette nouvelle planche voit nos (anti-) héros s’arrêter dans un resto mexicain.
Pour l’anecdote, il y a souvent sur le bord de la route de ces petits établissements qu’on appelle “taquerias” et qui n’ont pas tous bonne réputation.
Ici, j’ai choisi plutôt de parodier la chaîne Taco Bell (une des grandes chaînes de fast-food tex-mex, avec El Pollo Loco).
Toujours très dépouillé, le storyboard permet de mettre en situation la planche que j’imagine. Elle est rarement identique une fois terminée.
Ici, on verra que c’est encore la deuxième partie de la planche qui fera l’objet d’un réarrangement majeur, notamment parce qu’on n’y voit pas Arnaud, mais qu’on y voit 2 fois Manu.
Plusieurs cases ont été revues par rapport au storyboard, notamment la case 3, avec une vue en plongée, cadrage que j’utilise assez peu et la case 5, qui montre mieux la progression du malaise des 4 amis.
La vidéo en time-lapse du crayonné :
Pas de différences notables avec le crayonné cette fois-ci 🙂
Toujours quelques petits trucs cachs ici et là, notamment sur la case 2.
Cette planche commence bien : il faut refaire le storyboard à 80%. J’avais écrit ce storyboard en juin 2020, mais j’ai repensé la planche, avec donc la présence d’un incendie à Napa Valley.
J’en profite aussi pour tester un nouveau format de vidéo : pour la planche 21, j’avais réalisé une vidéo de l’ensemble des étapes de la planche en essayant de rester sous la barre des 15 minutes et avec mes commentaires sous forme de textes.
Plusieurs personnes m’ont dit qu’elles préfèreraient un format plus court avec des commentaires en voix off.
Je teste donc pour cette planche, en essayant de ne pas dépasser les 5-6 minutes.
Il est temps d’attaquer les esquisses. Il y a déjà des différences d’angles de vues avec le storyboard sur quasiment toutes les cases, sauf la 4, qui ne devrait pas trop changer.
Il y aura également des changements dans les textes par la suite : même si j’ai la trame des textes à la base, je retouche souvent jusqu’à l’encrage pour m’assurer, d’une part que les dialogues “coulent” naturellement, et d’autre part que la continuité de l’histoire ne pose pas de problème à la lecture.
Et la vidéo du crayonné :
Peu de différences avec le crayonné, hormis la case 5 retournée.
Et la vidéo de l’encrage :
J’ai fait une paire de bêtises en voulant rectifier l’encrage : je le fais normalement sur un calque supplémentaire, que je fusionne par la suite avec mon calque principal. Et là, non, ce qui fait que j’ai dû effacer des traits malvenus.
Je montre aussi comment je procède avec les marques connues (ici, Taco Bell, chaîne de fast-food mexicain très présente aux USA) pour créer un jeu de mots, tout en conservant l’aspect général du logo.
Taco Bell devient ainsi Clot Able (littéralement “caillot capable”).
Il y en a d’autres dans les planches précédentes, vous pouvez vous amuser à les retrouver 🙂
Et la vidéo en time-lapse :
J’ai enfin trouvé le temps et la motivation pour me remettre sur cette BD.
J’en profite pour documenter l’envers du décor : comme chaque auteur a sa propre méthode pour réaliser une BD, je montre comment je procède.
Mon storyboard est toujours aussi dépouillé et simpliste :
Le crayonné montre des différences notables sur le bas de la planche : je voulais plus de rythme, de vitesse et ça passe donc par une mise en cases différente et des angles de vue plus dynamiques.
Je reviens d’ailleurs, sur ce que je montre dans la vidéo en fin d’article, à savoir que je décalque les véhicules et une partie des décors.
Déjà, je limite cette pratique au crayonné, je ne me sers que du crayonné lors de l’encrage.
Ensuite, il y a plusieurs raisons :
– je réalise cette BD en solo et sur mon temps libre. Or, j’ai aussi une autre passion chronophage (la musique : je joue d’ailleurs de la basse dans un petit groupe “à distance” avec des amis musiciens en France). Le décalcage est donc un raccourci pour gagner du temps.
– je ne suis pas payé pour réaliser mes planches (je ne suis pas édité). Si je l’étais, je pourrais passer plus de temps dessus et sans doute éviter cette pratique, au moins en partie.
– j’ai créé ma première BD à 18 ans, dans les années 90, j’ai dessiné tout un tas de planches (y compris les 2 premières versions – inachevées – de la #BDPyrénées) à la main, sur papier, sans décalquer quoi que ce soit. J’ai maintenant 50 ans, je dois avouer que je fatigue un peu.
– enfin, je ne suis pas le seul 🙂
Encore quelques différences avec le crayonné : je voulais accentuer encore l’impression de vitesse/urgence et introduire la voiture de police de façon plus marquée que simplement en case 7.
Certaines personnes pourront avoir remarqué que le camion de pompiers n’est pas identique sur toutes les cases. Et c’est normal, ce ne sont pas les mêmes. J’ai donc rajouté une bulle explicative en case7 de manière à éviter toute ambiguité.
J’avais annoncé initialement une vidéo pour chaque étape de la planche (storyboard, crayonné, encrage et couleurs), mais ça aurait été beaucoup trop long, même en accélérant la vidéo.
J’ai préféré tout regrouper sous une seule et même vidéo en restant sous la barre des 15 minutes (11 minutes, pour 12 heures de travail réel).
03/1998 – 06/1998 : Deezaïn (trio techno-rock instrumental)
Depuis plusieurs mois, Chris et moi écoutons pas mal de Therapy? et Ultra Orange, entre autres groupes. Nous nous sommes également équipés de nouveaux multi-effets aux possibilités nombreuses qui ouvrent de nouveaux horizons.
C’est comme ça qu’on se retrouve à cogiter sur un projet de groupe techno-rock, sans clavier ou DJ, où les parties techno seraient exécutées à la guitare ou à la basse.
Comme PKN tourne au ralenti, temporairement privé de batteur, on dispose d’assez de temps libre pour tenter le coup. Chris nous trouve Gaël, un batteur semi-pro qui est intéressé par l’expérience.
Assez rapidement, on expérimente sur plusieurs morceaux, alternant les passages rock/metal, les ambiances planantes ou électro et autres.
Le trio est pour le moment instrumental, malgré quelques tentatives peu concluantes de Gaël au chant sur Killer Technology.
Début mai, lors du festival de Mignaloux-Beauvoir, nous donnerons notre unique concert, puisque 2 semaines après, Chris m’annonce que Gaël souhaite me virer du groupe, en raison de mon sens du rythme pas très régulier (le comble pour un bassiste) et pour n’être pas aussi rapide qu’il le souhaite.
Ce n’est pas très grave en soi, j’en profite pour mener à bien d’autres projets (organisation de concerts, quelques groupes éphémères… Et recherche de boulot puisque je suis au chômage…).
Et quelques mois plus tard, c’est Chris qui me recontactera pour monter une autre formation : avec Gaël, ils ont fait passer des auditions à plusieurs bassistes nettement plus doués que moi. Sauf que, d’après Chris, côté créativité/compo, c’était zéro.
On est donc repartis sur un nouveau projet…
09/1998 – 07/2001
Lorsque nous avons joué pour l’anniversaire de la cafétéria Leclerc à Poitiers avec PKN907, nous étions rémunérés.
Problème légal : le directeur de la cafèt’ demandait une facture. Or, nous n’avions aucun statut légal côté musique : ni intermittents, ni salariés de l’entreprise, ni même une entreprise à notre nom. La solution la moins coûteuse : créer une association loi 1901 et se répartir les gains sous le label « défraiement » (pas très légal, mais il y a prescription).
Restait un point : le nom de l’association. J’ai proposé « La banane dans l’oreille », en référence à une vanne stupide :
***
Dans la rue, une personne en croise une autre avec une banane dans l’oreille. Elle l’aborde en lui disant « Excusez-moi, mais vous avez une banane dans l’oreille ! »
L’autre lui répond : « Désolé, je ne peux pas entendre ce que vous dîtes : j’ai une banane dans l’oreille… »
***
On a vite abrégé en LBDO…
Cette asso, créée au départ pour répondre à un problème ponctuel, a finalement servi à plusieurs reprises, notamment :
* Le Festival de Mignaloux-Beauvoir (cf plus bas)
* Plusieurs petits concerts en 1998-99 en partenariat avec l’association Musicampus, dont le point d’orgue a été :
* L’organisation d’un podium pour la Fête de la Musique 1999, avec 60.000 F fournis par la Mairie de Poitiers, stands de sandwiches, pizzas et kebab, buvettes, un service de sécurité et une douzaine de groupes (dont mes potes de Sympathy et Pieces of Blues, mon groupe de l’époque (chapitre 12).
En prime, chaque groupe repartira avec un de ses morceaux enregistré de façon professionnelle par Elric (Closedown#2), qui a monté son propre (petit) studio d’enregistrement.
Chris et moi nous sommes mis en tête d’organiser un festival à Mignaloux-Beauvoir, où on réside. Le projet est géré par notre association LBDO..
Pour ça, on a convaincu la mairie de nous laisser utiliser le gymnase comme salle de concert et de nous allouer 15.000 Francs de budget pour la sono et les lumières.
Sur cette journée, à partir de 16 h, plusieurs groupes vont s’enchaîner avant de finir par une soirée techno entre minuit et 2h du matin.
Tôt le matin, donc, c’est l’installation de l’infrastructure, montage du podium et des grilles pour les lumières, etc…
Sauf que voilà : tout ce matériel ne se branche pas sur du 220 V, mais en triphasé. On trouve la prise idoine, mais on a pas de câble adéquat : il en faut un d’un certain diamètre pour éviter de risquer le court-circuit, voire l’incendie par surchauffe du câble.
On finit par se débrouiller avec les moyens du bord en priant pour que ça tienne et que le câble choisi ne nous laisse pas tomber.
De ce fait, on a pris environ 1 heure de retard sur l’horaire. Puis il faut faire les balances, tester les lights… Bref, à 16 heures, on a beaucoup de retard, mais il faut ouvrir les portes, le public commençant à faire la queue devant le bâtiment.
Le retard continuera à s’accumuler puisque des groupes arrivent en retard ou font des rappels non prévus ou encores ont victimes d’incidents, comme celui de Deezaïn (chapitre suivant) : on a à peine joué un morceau que Chris casse une corde. Gaël et moi meublons en impro basse/batterie le temps que Chris change de corde, mais problème : sa guitare est équipée d’un vibrato de type Floyd, qui nécessite des réglages très fins. Il a donc du mal à se réaccorder en urgence.
De guerre lasse, il reprend son Epiphone Les Paul, amenée comme guitare de secours, pour la suite de notre prestation. Mais l’incident nous a bien coûté 5-10 minutes de retard.
Enfin,
après la prestation du DJ, il est 2 heures du mat’ : c’est
le moment de tout remballer : instruments, amplis, sono,
lights…
C’est à 6h du matin qu’on finira finalement par
aller prendre un repos bien mérité.
Il n’y a pas eu à ma
connaissance de suite à cet évènement, alors qu’il y avait
pourtant du potentiel parmi les groupes locaux.
Pour notre
première fête de la musique, on a vu les choses en grand avec 4
prestations réparties sur 2 jours.
On entame les hostilités le
20 juin au soir, au Gil Bar, place du Marché, sous une pluie
torrentielle. On se bricole donc un abri de fortune en reliant
quelques parasols par des pinces à linge… et malgré la pluie, le
public est nombreux et très enthousiaste. Ca a été un de nos
meilleurs concerts, bien que Chris et moi, les deux plus grands du
groupe, nous prenions régulièrement des douches : l’eau
s’accumulait dans les rigoles entre les parasols, et chaque fois
que l’un ou l’autre heurtait les parasols de la tête, c’était
un mini-déluge.
C’est en finissant le concert qu’on s’est rendu compte que ça aurait pu très mal se terminer : les multiprises baignaient dans la flotte !
Et j’ai fini cette soirée à 4 h du matin en nettoyant scrupuleusement les guitares et les multi-effets, pour être sûr que tout fonctionnerait bien pour la suite.
Retour au Gil Bar le 21 en début d’après-midi sous un soleil timide : le public est moins énergique que la veille au soir et on a un peu de mal à se remettre dans le bain.
A 15 h, on remballe tout dans les voitures pour aller jouer au Montierneuf, encore une fois invités par Syrinx. Mais les places sont chères, on arrive en retard… Pas le temps de faire de balance et l’estrade qui fait office de scène est minuscule. On s’y case tant bien que mal et on repart dès la fin du set pour la dernière prestation de la journée, en face du Prince Noir.
L’endroit est très passant, le public est bien sympa, on réserve donc l’endroit pour l’année prochaine… en espérant que Stéphane pourra être de retour parmi nous.
En effet, il
part fin juin pour effectuer son service militaire en Corse.
Sans
batteur pour un moment, on finit par poser des petites annonces… et
on trouve Christelle, qui a l’air toute fine et délicate comme ça,
mais a une frappe de bûcheronne sur ses fûts !
Elle reste
quelques mois avec nous, le temps d’apprendre les morceaux et de
faire quelques concerts.
A la même époque, je travaille sur une série de dessins pour des t-shirts (projet qui restera inachevé) et je propose l’un de ces dessins comme mascotte du groupe.
On la retrouvera donc régulièrement sur les affiches précédent nos concerts, affiches que nous partions poser dans les rues de Poitiers, en mode « commando », armés d’un seau de colle artisanale et d’une brosse.
Courant
octobre, je prends un café avec une amie à la cafétéria d’un
centre commercial et, en discutant avec le serveur, celui-ci nous
apprend que la cafétéria va fêter ses 10 ans en novembre et que le
directeur recherche un groupe.
Ni une ni deux, j’y vais au culot
et propose PKN.
Problème : JP n’est pas du tout emballé par le projet. Je lui propose d’accepter si j’arrive à doubler la rémunération. Suite à son accord, je rappelle le directeur de la cafétéria (avec des arguments qui me semblaient tenir la route à l’époque, mais me semblent aujourd’hui bien légers), parlant de défraiement, de location de sono et autres supposés frais. Et il accepte donc de doubler notre cachet !
On a donc 3 dates rémunérées pour animer la cafétéria durant la semaine d’anniversaire. Mais évidemment, notre style de musique est peut-être un peu trop énergique pour l’endroit.
Pour les deux premières dates, on baisse le son et le tempo, on rajoute des reprises calmes, on essaie de temporiser.
Mais pour la dernière, on se lâche : tous nos morceaux dans leur forme d’origine et 2 reprises de Noir Désir (Comme elle vient et Un homme pressé) à plein volume !
A noter que, pour pouvoir effectuer ces dates, on a dû, pour encaisser nos gains de façon légale, créer une association loi 1901, nommée « La banane dans l’oreille » en référence à une blague stupide et abrégée en LBDO. On en reparlera plus tard.
On enchaîne avec un concert à Bel-Air (Rockabelair), bonne expérience qui nous permettra de faire connaissance avec quelques autres groupes, dont Cracoucass, avec qui le courant passe très bien et dont le style de musique est un peu similaire au nôtre.
C’est après ce concert que Christelle, plus à l’aise en jazz et funk qu’en rock, préfère ne pas continuer l’expérience et PKN se retrouve donc momentanément sans batteur.
Chris et moi profitons donc du manque d’activité de PKN pour concrétiser 2 projets (qui feront l’objet des chapitres suivants).
On continue quand même à répéter dans l’optique du retour de Stéphane et on parvient à assurer quelques concerts, donc le premier (et unique à ce jour) festival de Mignaloux, organisé par notre association.
C’est Gaël, le batteur de Deezaïn (voir chapitre suivant) qui assurera l’intérim avec beaucoup d’aisance, puisque Stéphane est toujours au service militaire.
Et puis, en juin 1998, Stéphane revient quelques jours avant la fête de la musique, juste assez tôt pour répéter et apprendre l’unique nouveau morceau composé en son absence, prémonitoirement nommé « Dissolution ».
Cette
année-là, nous jouerons uniquement devant le Prince Noir, alternant
les sets avec nos potes de Cracoucass qui nous prêtent gentiment
leur petite sono et quelques lumières.
Nous nous sommes arrangés
pour que les restaurants juste à côté nous fournissent les repas
et pour que le Prince Noir nous fournisse les bières.
Ce carrefour,
au croisement de 4 rues piétonnes, est évidemment pas mal
fréquenté, et le public ne tarde pas à s’étoffer, au point que
les rues adjacentes sont bouchées.
On alterne les sets avec
Cracoucass jusqu’au soir, avant de remballer, tout en discutant des
possibilités de répètes pour cet été.
Note concernant Dissolution : je ne sais plus où a été enregistrée cette version. Sans doute à Rockabelair ou au Festival de Mignaloux, mais en tout cas, pas au Confort Moderne (le son est différent), ni avec Stéphane (la frappe à la batterie est différente également).
C’est à ce
moment-là que JP nous annonce qu’il ne continuera pas l’aventure :
il aime beaucoup chanter et composer, le groupe lui convient bien,
mais sa passion, c’est le théâtre et il part dans une autre
région pour poursuivre ses études dans cette voie.
C’est donc
la fin de PKN 907 : sans son chanteur et parolier, difficile de
continuer le groupe…
Vous pouvez retrouver, en plus de la mascotte de PKN907, certains de mes autres dessins sur RedBubble (je travaille à la remplir, notamment en ajoutant d’autres versions de ces dessins).
10/1996 – 21/06/1998 : PKN 907 (Rock)
Il se trouve que, après que j’ai quitté Sympathy, un ami de longue date, Chris, m’a rappelé qu’on avait pour projet de monter une formation ensemble.
On en avait pas mal parlé depuis plusieurs années, mais j’étais toujours occupé avec 2-3 groupes en même temps.
Du coup, là, j’ai du temps, et Stéphane est OK pour prendre en charge un nouveau groupe en plus de NightSpirits.
On rencontre alors Bruno, guitariste saltimbanque et choriste, qui nous amène JP, chanteur (et guitariste à ses heures perdues).
Et on a une influence commune, à savoir le dernier album de Noir Désir,« 666.667 Club », paru récemment. JP en est particulièrement fan, et, coïncidence, sa voix évoquait fortement celle de Bertrand Cantat.
Chacun des membres du groupe a cependant d’autres influences plus disparates, qui contribueront à ne pas faire de nous un Noir Désir bis.
Au sujet du nom du groupe : on a aligné plusieurs dizaines de propositions (dont certaines bien loufoques) jusqu’à ce que Harry, le labrador de Stéphane, vienne nous tenir compagnie. Sur une de ses oreilles était tatoué son numéro SPA : PKN 907. Adopté à l’unanimité comme nom de groupe, au point qu’on en a fait un morceau à part entière !
Le processus de composition reste assez classique : l’un de nous arrive avec un riff de guitare ou une ligne de basse ou bien une mélodie pour JP, et on bâtit autour de tout ça, en même temps que JP écrit les paroles.
Ce qui fait qu’on arrive assez rapidement à 6-7 morceaux allant de la pop au rock plus ou moins musclé, complétés d’une paire de reprises de Noir Désir (Comme Elle Vient et L’Homme Pressé).
Un des morceaux les plus « prenants » était « Jouez ! », sur un riff de Chris, riff tellement puissant qu’on a créé le morceau autour. Les morceaux suivants (Discover, Marinero…) montreront qu’on commence à digérer nos influences et à affirmer notre propre style.
On a donc pu commencer les concerts très rapidement.
28 janvier 1997, c’est le Café d’en Face, 3 mois après les débuts du groupe. Et on rempile début février, en remplacement de Nightspirits (cf chapitre 8) qui vient de se séparer.
En mai, un ami qui prend des cours de guitare à l’école de musique Syrinx (cf chapitre 5 : Closedown) nous propose de jouer au Confort Moderne : Syrinx y organise une soirée et un de leurs groupes n’est pas prêt, ce qu’il fait qu’il y a un créneau de 45 minutes de libre.
Ca nous met un peu la pression : jouer dans la grande salle du Confort n’est pas donné à tout le monde et nous n’avons que 7 mois de formation et 3-4 concerts derrière nous.
Au final, tout s’est très bien passé et on a évidemment signé le mur des loges du nom du groupe, comme tous ceux qui nous avaient précédé.
Le seul incident, c’est que Bruno a réussi à casser 3 cordes de sa guitare en moins de 45 minutes (il a donc fini désaccordé et avec seulement 3 cordes, n’ayant pas de guitare de rechange) !
Le 1er juin, on retrouve les Fralés, un groupe de Syrinx assez déjanté et les jazzeux de Good Gift pour un concert à la base de loisirs de Saint-Cyr, en soutien de l’association Un hôpital pour les enfants.
Il fait un vent à décorner les bœufs, la scène est grande, mais pas abritée, et la sono se résume à 2 pauvres enceintes de 150-200 W.
Devant ces conditions spartiates, Chris refuse purement et simplement de jouer.
Donc, réunion de crise en urgence avec le reste du groupe, en triant les morceaux qu’on peut jouer sans lui, Bruno et moi improvisant quelques chorus comme on peut pour remplacer les soli.
On démarre donc en quatuor, jusqu’à ce qu’on arrive à « Jouez ! », pour lequel on a absolument besoin de Chris,.
JP s’adresse alors au public : « On a besoin de notre guitariste solo, vous voulez bien l’appeler avec nous ? »
Et les quelques 200 personnes présentes de crier « Chris, Chris » pendant plusieurs minutes… jusqu’à ce que, finalement, l’intéressé daigne nous rejoindre sur scène.
Pour se venger, il entame « Jouez ! » à un tempo infernal !
02/1996 – 11/02/1997 : Night Spirits (Hard FM)
Je connaissais Eric et Kiki depuis le lycée, mais je n’ai découvert qu’il y a quelques mois le talent de Kiki à la gratte (cf chapitre 7). Et, en ce soir de février 96, j’apprends qu’Eric jouait de l’orgue d’église il y a une dizaine d’années.
On s’essaie donc à jouer ensemble, en trio gratte/clavier/basse, avec la BAR (boîte à rythmes) du synthé en guise de batteur et le résultat nous plaît assez pour envisager de monter notre propre groupe. On a entre autres jeté les bases de ce qui deviendra “Humphrey” plus tard.
Je rameute Stéphane (chapitre 7 également) à la batterie et une amie d’amie nous amène Anne-Bérangère, dite « BB », au chant. Elle manquait d’expérience, du haut de ses 18 ans (nous en avions entre 23 et 25), mais elle était pleine de bonne volonté.
On commence donc les répètes, chez Stéphane quand il fait trop chaud ou trop froid dans le préfabriqué de l’oncle de Kiki (cf Chapitre 7), gentiment soutenus par notre équipe de fêtards d’alors (une dizaine de personnes se connaissant depuis le lycée ou la fac). L’un d’eux, Yannick, s’est occupé de nous fournir la majorité des textes, basés sur des faits réels (Frontal, Cocktail Cimetière), une affiche qui ornait un des murs de mon appart’ (Cat out of hell) ou encore une blague stupide (Humphrey).
On passe l’épreuve du feu (première scène) à la Fête de la Musique, puis 2 jours après pour une fête privée d’une quarantaine de personnes (la tête d’affiche est mon autre groupe Sympathy), où le public ne prête qu’une oreille discrète à nos premières performances, mais l’expérience de jouer en public a beaucoup plu aux “novices” du groupe.
Au cours de l’été, Cyril, un de nos fêtards, rejoint le groupe comme guitariste rythmique.
Notre concert suivant est aussi en première partie de Sympathy, en octobre au Mik’Ado de Beaulieu. C’est également mon dernier concert avec Sympathy.
Les membres de NightSpirits sont un peu stressés (voire très stressés pour certains). On prend donc l’apéro sur le parking, histoire de se détendre un peu et… le concert se passe sans problème, si je me rappelle bien. Mais ce sera le dernier, même si on ne le sait pas encore.
Un autre concert est en effet prévu au Café d’en Face pour Mardi Gras en février, mais le groupe a implosé deux semaines avant en raison de diverses tensions, qui ont culminé lors d’une soirée dans un bar de Poitiers. Il faut dire que je prenais la musique sans doute trop au sérieux à l’époque, alors que le reste du groupe voyait ça comme un agréable loisir. Du coup, j’ai bien peur d’avoir été l’artisan involontaire de la fin de NightSpirits.
Curieusement, le groupe de fêtards, lui, a survécu à cette parenthèse musicale 😀
En parallèle de Sympathy et Closedown, j’ai monté plusieurs side-projects avec d’autres musiciens. Ces groupe ont duré de 1 à 3 mois, rarement plus longtemps, mais ont parfois été à la base de formations plus « consistantes » par la suite, au gré des rencontres et des goûts musicaux.
06/1995 – 06/1995 : Yog Sothoth #1 (Thrash FM)
Cette première version de Yog Sothoth se compose de Pablo (de Closedown) à la batterie, JC (de Sympathy) au chant et Christophe « Kiki », un ami du lycée dont j’ai découvert qu’il se débrouillait bien à la gratte électrique. Fan de Satriani et Metallica, il repiquait quelques-uns de leurs plans et soli avec une belle maîtrise.
En plus de ça, son oncle mettait à notre disposition une salle de répète, sous forme d’un bâtiment en préfabriqué en banlieue de Poitiers, dont le seul défaut, en été, était de devenir une véritable étuve, faute de climatisation. Et un frigo en hiver pour la même raison.
Ce combo n’a duré que 3-4 semaines, avec 3 compos à la clé, JC et Pablo étant trop investis dans leurs groupes respectifs. Et puis, le courant ne passait pas très bien entre Kiki, métalleux pur et dur, et JC, plus jeune et plus punk/noisy.
06/1995 – 08/1995 : Darshaan (Pop acoustico-électrique)
C’est une copine, Sophie, qui prenait des cours de guitare à Syrinx, qui m’a proposé de créer cette formation, avec Vincent, batteur des Fralés (autre groupe de Syrinx avec lesquels on a partagé la scène une paire de fois par la suite) et Lili, une jeune marginale dotée d’une voix naturellement mélodieuse.
2-3 compos ont vu le jour, essentiellement pop-folk, genre de musique assez peu pratiqué par les ¾ du groupe (Les Fralés reprenaient à la sauce punk-rock des génériques TV, Sophie faisait plutôt du metal et j’évoluais à l’époque entre Closedown et Sympathy).
Là aussi, l’expérience n’a pas duré, en raison du peu de disponibilité de Vincent et du côté imprévisible de Lili, pas toujours facile à contacter.
08/1995 – 11/1995 : Atmân (Pop Acoustique)
Exit Vincent,
bonjour Julie, qui joue du djembé. Et Sophie a laissé tomber sa
guitare électrique pour ce projet pour passer à l’acoustique. Il
n’y a donc plus que moi qui joue d’un instrument électrique.
J’aurais bien aimé passé à la basse acoustique ou carrément à la
contrebasse (rêve réalisé 20 ans plus tard), mais pas le budget de
mes ambitions.
L’essentiel du travail de composition avec
cette formation s’est déroulé sur une dizaine de jours en août.
Les parents de Sophie ayant mis à notre disposition leur résidence
de campagne, à quelques dizaines de km de Poitiers, on a pu y
composer sans contraintes pendant une partie des vacances d’été.
Après quoi, Lili disparût complètement de la circulation pendant plusieurs mois, entraînant de fait la fin du groupe.
11/1995 – 01/1996 : Yog Sothoth #2 (Thrash Metal)
Sachant que Sophie est surtout métalleuse à la base et se débrouille bien à la gratte, je me suis demandé ce que donnerait le duo Sophie/Kiki dans une nouvelle formation Metal.
Je trouve un batteur en la personne de Stéphane et c’est parti.
Quelques bonnes idées de compos sont au rendez-vous, mais le courant ne passe pas très bien entre les deux guitaristes, d’où un avortement prématuré du projet.
En revanche, Stéphane se révèle être un batteur de bon niveau, bien stylé rock. C’est donc à lui que j’ai pensé quelques semaines plus tard pour le projet suivant.
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